Lors de l'installation à Matignon de cette conférence, composée d'élus et de représentants de l'Etat, des milieux socio-professionnels et des principaux services publics (La Poste, EDF, SNCF), le Premier ministre a indiqué que ses travaux, étalés jusqu'à l'automne, permettraient de définir une nouvelle politique rurale à compter de début 2006.
"Je fais de cette concertation une condition préalable, nécessaire et substantielle de toute modification du service au public en milieu rural", a-t-il souligné peu après au Sénat.
Il a précisé que ce moratoire valait aussi pour les projets de fermetures d'écoles et de collèges, "hors ceux prévus à l'intérieur d'un regroupement pédagogique".
Le président UMP de l'Association des maires de France, Jacques Pélissard, a prévenu que l'AMF "[serait] là" pour que la conférence ne débouche "pas uniquement sur des bonnes intentions mais sur des mesures concrètes et sur un accompagnement financier, au profit des zones rurales les plus fragiles" notamment.
Le président de la Conférence, Paul Durieu, élu UMP du Vaucluse, a précisé que les propositions seraient dévoilées lors du prochain congrès de l'AMF, en novembre, et tiendraient notamment compte des expérimentations lancées dans quatre départements et récemment étendues à dix autres, et du développement de la polyvalence (bureau de poste couplé à un tabac-presse par exemple).
"Des colloques, des réunions, des conférences, on en a déjà subi ces dix dernières années un nombre impressionnant. Il faut sortir de l'expérimentation, il faut généraliser la volonté de défendre les services publics", a mis en garde André Laignel (PS).
Cette conférence avait été décidée en novembre par Jean-Pierre Raffarin lors du congrès de l'AMF, en pleine fronde d'élus locaux, avec la démission d'élus de la Creuse pour protester contre la fermeture de services publics.
Dans ce département - tout comme en Charente - la mobilisation reste forte et une manifestation nationale pour la défense des services publics est prévue le 5 mars à Guéret. |